Vitis Batardus Liberata

Vignes et vigneron.ne.s en résistance !

Promouvoir une viticulture libérée de 150 années de traitements phytosanitaires, c’est la vocation de notre association !

Avec l’introduction des maladies américaines au mitan du XIXe siècle, la viticulture connaît un véritable cataclysme. Le phylloxéra introduit accidentellement en Europe allait détruire le vignoble européen en 20 ans à peine, obligeant sa reconstitution sur porte-greffe. Comble de malheurs, le puceron maléfique ne fit pas seul le voyage d’Amérique, et c’est le mildiou, l’oidiüm et le black-rot que le vigneron allait désormais devoir combattre à renfort de produits phytosanitaires, lutte chimique ininterrompue depuis maintenant 150 ans…

Dès les premières heures des agressions des pathogènes, certains observèrent les qualités de résistance naturelles des vignes américaines, qui, si elles subissaient elles-aussi les assauts des agresseurs, n’en exprimaient que très peu de symptômes, au contraire de leur cousine européenne. L’idée vint alors aux esprits de croiser vignes américaines et vignes européennes, par simple pollinisation croisée, dans l’espoir de créer de nouvelles variétés qui hériteraient des qualités gustatives de leurs parents européens, et des qualités de résistance de leurs parents américains.

L’entreprise fût bientôt couronnée de succès, et « les vignes hybrides », comme on les appelait alors, gagnèrent peu à peu les faveurs des paysans.

En 1910, 150 000 hectares de vignes hybrides sont cultivées. En 1958, au premier recensement viticole d’ampleur nationale, elles occupent 400 000 hectares de notre territoire, le tiers du vignoble de l’époque, plus de la moitié de notre vignoble actuel !

Mais la profonde mutation du monde agricole à partir des années 60, avec l’arrivée des pesticides, la mécanisation, le remembrement, où le paysan en polyculture allait progressivement se muer en chef d’exploitation d’une monoculture spécialisée, allait entrainer leur inéxorable déclin. En outre, la vigne hybride fut le bouc-émissaire idéal des crises de surproduction à répétition qui secouèrent la viticulture depuis son reconstruction après le phylloxéra, et les contraintes administratives imposées à l’encontre de sa culture n’eurent de cesse de se renforcer. C’est ainsi que des 400 000 hectares cultivés il y a encore 60 ans à peine, ne subsistaient plus que 10 000 d’hectares en 2010.

Avec 3% de la surface agricole, la viticulture mobilise à elle-seule 20% des pesticides utilisés par l’agriculture française. Pire, à l’échelle de l’Europe, c’est 60 % des pesticides qui sont dédiés à la culture de la vigne.

Conscients de l’impérieuse nécessité qu’il y a à sortir de ces pratiques délétères, les vignerons de notre association s’engagent pour le retour de la culture de la vigne hybride, qu’il s’agisse de cépages d’obtentions récentes ( à condition que les procédés de création soient simples et ne fassent pas appel à des techniques de laboratoire), ou de cépages anciens dont un siècle de culture a apporté la preuve de leur robustesse.

Cependant, sur les 360 variétés recensées en 1958, seules une vingtaine d’entre elles restent autorisées à ce jour aux vignerons. Pourquoi ce choix restrictif, qu’aucune logique ne justifie ? Toute variété de vigne qui, par sa résistance naturelle, entraîne une réduction drastique de l’emploi des pesticides pour sa culture, devrait être au contraire grandement encouragée par les Pouvoirs Publics. Nous entendons travailler activement à cette réhabilition, pour une plus grande liberté de choix pour les vigneron.ne.s.

Si vous partagez nos valeurs, que vous soyez vigneron, amateur de la dive bouteille, ou simplement soucieux d’une viticulture plus respectueuse de l’environnement, rejoignez-nous dans notre engagement en adhérant à notre association !